Depuis l’explosion de l’usage des intelligences artificielles génératives, une question s’impose : comment faire en sorte que son contenu soit cité, référencé ou utilisé par ChatGPT, Gemini, Claude ou Perplexity ? Ce n’est plus une curiosité, c’est devenu un levier stratégique. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, il ne suffit pas d’avoir un bon SEO classique pour apparaître dans les réponses de ces IA.
Les grands modèles de langage (LLM) ne fonctionnent pas comme un moteur de recherche traditionnel. Ils analysent et synthétisent des milliards de pages, de contenus, de documents. Pour être visible dans leurs réponses, il faut comprendre comment ils accèdent à l’information, comment ils la filtrent, et ce qui les pousse à mentionner une source.
Comprendre les différents types de modèles et leurs sources
Tous les LLM ne sont pas connectés en temps réel au web. Voici les grandes familles :
- Modèles fermés (GPT-4, Claude, Mistral) : ils sont entraînés sur des corpus gelés à une date donnée. Ils ne voient que les contenus disponibles publiquement avant leur date de cut-off.
- Modèles avec accès web (ChatGPT Web, Gemini Pro, Perplexity, Bing Copilot) : ils peuvent explorer des pages web en temps réel, souvent en passant par Bing ou Google.
Dans les deux cas, les IA ont besoin de contenus fiables, clairs, bien structurés pour les intégrer dans leurs réponses.
Ce que recherchent les LLM dans une source
Pour qu’une page soit exploitée par un LLM, elle doit répondre à plusieurs critères implicites :
- Clarté du contenu : phrases simples, vocabulaire maîtrisé, absence de fluff
- Structure logique : titres, sous-titres, paragraphes courts, sections indépendantes
- Autorité : marque ou domaine reconnu, bonne e-réputation
- Actualité : le contenu récent est souvent priorisé par les agents de browsing
- Utilité : contenu qui répond à une question explicite ou implicite
Plus un contenu est didactique, synthétique et édité, plus il a de chances d’être utilisé.
Techniques concrètes pour être indexé et référencé par les LLM
1. Optimiser pour les crawlers IA
Les IA utilisent souvent les mêmes agents que Bingbot ou Googlebot pour parcourir le web. Pour maximiser vos chances :
- Assurez-vous que votre site est bien indexé dans Bing et Google
- Créez un sitemap.xml clair, mis à jour
- Évitez les contenus dynamiques difficiles à crawler (JS lourd, SPAs sans SSR)
- Gérez les balises meta robots : autorisez l’indexation
2. Soigner les données structurées
Les LLM exploitent les données structurées pour comprendre le contexte. Utilisez Schema.org pour marquer :
- Les articles (type “Article”, “BlogPosting”)
- Les personnes (“Person”)
- Les organisations (“Organization”)
- Les produits (“Product”)
Exemples : un guide bien marqué comme “HowTo” aura plus de chances d’être cité.
3. Travailler les entités nommées
Les LLM raisonnent par entités (“entity linking”). Vous devez :
- Associer votre contenu à des entités fortes (sujets, lieux, noms)
- Uniformiser vos mentions sur tous vos canaux (même nom, même slogan, mêmes mots-clés)
- Créer une page “qui sommes-nous” très claire, bien reliée
4. Créer des contenus exploitables par les IA
Les IA ne réutilisent pas tous les textes. Privilégiez :
- Des formats synthétiques : listes, tableaux, comparatifs
- Des réponses directes à des questions fréquentes
- Des exemples concrets utilisables en conversation
- Un ton neutre et didactique, sans langage commercial excessif
5. Capitaliser sur les requêtes conversationnelles
Les utilisateurs posent des questions comme :
- “Quel est le meilleur moment pour envoyer une newsletter ?”
- “Comment rédiger une meta-description efficace ?”
Créez du contenu qui y répond mot pour mot, ou presque. C’est ce que les IA cherchent.
6. Multiplier les signaux d’autorité externe
Les modèles se basent aussi sur la notoriété perçue. Soyez cité sur :
- Des médias reconnus
- Des forums influents (Reddit, Hacker News, Stack Overflow)
- Des blogs de niche réputés
- Des sites référents dans votre domaine
Plus une page est référencée ailleurs, plus elle est jugée fiable par les LLM.
7. Surveiller votre impact LLM
Il n’existe pas encore de “Google Analytics pour IA”, mais quelques astuces :
- Cherchez vos citations dans ChatGPT Web ou Perplexity
- Créez des phrases uniques pour les retrouver dans les réponses IA
- Observez l’évolution des requêtes conversationnelles dans Google Search Console
Bonus : cas pratique d’une page optimisée LLM
Prenons l’exemple d’un guide intitulé “Comment bien dormir quand on est stressé ?”. Pour qu’il soit repéré et utilisé par ChatGPT :
- Titre clair : “Comment bien dormir quand on est stressé”
- Introduction rédigée avec mots-clés conversationnels
- H2 : “5 techniques efficaces pour apaiser le mental”
- Listes numérotées, citations, références fiables
- Schema.org “HowTo”
- Mots-clés secondaires naturels : “rituel du soir”, “insomnie nervosité”
Une nouvelle couche de visibilité à anticiper
Les IA ne remplacent pas les moteurs de recherche traditionnels, mais elles transforment la manière dont les internautes accèdent à l’information. En anticipant leurs besoins, en structurant vos contenus avec soin, en pensant au format conversationnel, vous posez les bases d’une visibilité durable et pertinente dans ce nouvel environnement. Il ne s’agit plus seulement d’être bien classé, mais d’être utilisé, cité, relayé dans des dialogues, des synthèses, des agents conversationnels. Une opportunité encore peu exploitée — et pourtant déjà déterminante.